Les relations et conditions de travail : 3e pilier de la RSE
La pratique de la RSE s’articule autour de 7 piliers principaux afin d’engager l’entreprise dans une politique de développement durable selon la norme ISO 26000.
Le mouvement en faveur de la RSE, qui a pris son essor en France dans les années 1990, s’appuie sur un des éléments clés de la performance de l’entreprise : l’optimisation des conditions de travail des collaborateurs.
Quel est le périmètre concerné par les relations et conditions de travail ?
Il s’agit pour une entreprise ou une organisation de respecter l’intégrité de ses collaborateurs en favorisant les relations qu’ils vont pouvoir entretenir avec les autres et en leur donnant les moyens pour effectuer leur travail, tout en leur permettant de progresser pour leur bien-être physique et mental.
Ce pilier de la RSE s’intéresse :
- à la pérennité et à la progression des compétences des collaborateurs au sein de l’entreprise
- à l’intégration des collaborateurs par la communication, de manière verticale mais également horizontale
- à la protection de leur santé et de leur sécurité
- à la QVT (Qualité de Vie au Travail)
- à la juste rémunération des collaborateurs, « équitable et transparente »
Pourquoi intégrer les relations et les conditions de travail à la RSE ?
Dans l’environnement mouvant, le rythme qui s’est accéléré et aujourd’hui les incertitudes que nous connaissons, baigné par l’omniprésence des médias, les individus ont besoin de repères, de trouver des sources d’engagement et également leur place dans la société.
L’entreprise, qui a vocation de cellule sociale, a pour mission de prendre en compte les aspirations et les besoins des individus qui la composent. Pour mobiliser et impliquer ses collaborateurs, il est autant dans son intérêt que de son devoir de déployer des pratiques managériales et sociales avantageuses.
Il ne faut pas perdre de vue qu’au-delà des raisons économiques et professionnelles (nature de l’activité, environnement de travail) pour lesquelles un collaborateur s’engage, ses besoins sociaux (ou motivations psychosociales) ont un rôle central si on fait référence aux travaux de Mayo du début du 20e s. La prise en considération de la personnalité du collaborateur et des attitudes du groupe à son égard sont donc essentielles.
Ainsi la qualité de vie au travail et le sens du collectif sont le ciment pour motiver les collaborateurs et favoriser leur engagement.
Pour aller plus loin : Baromètre annuel réalisé par Malakoff Médéric « Santé et qualité de vie au travail ».
De l’éthique à la pratique : l’enseigne Décathlon, un cas concret
Pour illustrer nos propos, prenons le cas de Décathlon. En 2010 il avait été constaté une dégradation rapide des conditions de travail suite à la suppression de 900 emplois en CDI et le non renouvellement de nombreux CDD, sans plan social. La charge de travail s’était donc reportée sur les salariés restants, or les rythmes de travail se sont accélérés et les tâches appauvries pour faire face à la demande, entrainant stress, pénibilité, absentéisme et accidents de travail.
Suite à la mise en garde de l’UNSA (Union Nationale des Syndicats Autonomes) rappelant que l’employeur a une obligation de résultat quant à la santé physique et mentale des salariés, Décathlon a su se restructurer pour occuper aujourd’hui la première place au palmarès des entreprises en France où il fait bon travailler.
En 2017, 90% des salariés sont satisfaits de la grande autonomie qui leur est accordée. Y compris pour les vendeurs.
Au-delà de la responsabilisation des équipes, les salariés sont satisfaits de la fréquence des échanges entre managers et employés avec un entretien prévu chaque mois. Enfin, l’enseigne offre a ses salariés des perspectives de carrière.
Conclusion
Alors que les relations et les conditions de vie au travail ont toujours compté pour les collaborateurs, ces critères constituent aujourd’hui un enjeu de plus en plus fort, revendiqués par les collaborateurs eux-mêmes.
Si l’ambiance et les relations avec les collègues semblent primer devant la reconnaissance au travail et même la rémunération, la recherche de l’équilibre vie professionnelle et vie familiale est un critère non moins important au même titre que le cadre, l’aménagement du poste de travail et la circulation de l’information en entreprise.
L’augmentation du stress et de la fatigue au travail générés par les rythmes qui se sont accélérés en entreprise, alliés à la rupture que nous avons connue avec la pandémie, devraient amener naturellement les organisations à repenser leur manière de travailler avec leurs collaborateurs à court terme. L’intérêt confirmé pour le télétravail, le digital ou encore le coworking en sont déjà des preuves.
Force est de constater que l’engagement des salariés devient de moins en moins physique mais par conséquent plus moral. Les valeurs que les entreprises porteront seront gages d’attractivité et de fidélisation de leurs collaborateurs.
70% des salariés déclarent qu’ils seraient plus loyaux et plus fidèles envers leur employeur si ce dernier était réellement investi dans une démarche de responsabilité. Pendant que Les jeunes de la génération Y sont 79% à placer la RSE comme critère de leur recherche d’emploi.